Une qualification sans frontières.
A Gaelle, et tous les autres supporters blessés…
L’Algérie et le football ne font pas souvent bon ménage. En France, quelques débordements font le bonheur de la politique de recyclage du FN , au prix d’une désinformation souvent risible. Mais aujourd’hui,c’est l’Afrique qui s’indigne.
Toute la communauté des supporters algériens convulsait de joie , courant dans tous les sens , à pied , en scooter ou en voiture ; brandissant le drapeau au son des derboukas et sous les fumées rougeâtres des fumigènes made in China.
Alors que les plus fous rêvaient déjà d’une victoire de l’Algérie comme finaliste de la coupe du monde, voilà qu’un personnage aux allures d’un soldat blessé de la Grande Guerre balance une grenade en direction de son propre continent , pardon , de celui de ses parents .
« Cette qualification est pour tous les algériens du monde, pour les arabes et tous les musulmans »
Tant pis pour les africains, ils n’auront qu’à supporter le Nigéria. Et puis, autant mettre les non-musulmans dans le même sac au passage.
Personne ne demande à Ribéry de parler correctement français , alors ne demandez pas à Feghouli de savoir d’où il vient.
Si tout est confus à ce niveau là, Feghouli (joueur franco-algérien né à Levallois-Peret) reflète de manière assez honnête la mentalité nombriliste de certains algériens. Les voisins se scrutent au travers de leur judas, les Oranais et les Constantinois se traîtent respectivement de débauchés et de constipés, et notre propre gouvernement nous vend la haine de notre voisin marocain. Feghouli dédie la qualification aux algériens musulmans qui ne savent même pas (ou peu ) aimer leur prochain , si ce n’est dans un cercle sanguin réduit.
Avec ce magnifique couscous de jalousie, de régionalisme et de rancoeur, comment voulez vous qu’un joueur franco-algérien qui apprend encore son hymne national puisse penser à des personnes étrangères à sa maigre culture , qui risque encore de s’amoindrir à l’approche du ramadhan. Il se contredit lui-même car évoluant dans une équipe dirigée par un bosniaque , jouant avec des algériens, des français, et un congolais (Rais M’bolhi , gardien de but dont le père est congolais).
La qualification de l’Algérie ne doit pas être dédiée selon des standards de sélectivité arabo-musulmane.Elle appartient à tous ceux qui ont vibré devant leur télévision , qui ont soutenu cette équipe,et à ceux qui ont défilé dans toutes les rues aux côtés des algériens qu’importe la couleur de leur dra-peau.
Commentaires