Lina Trabelsi

Pourquoi je voterai pour Bouteflika le 17 avril

akakir

(source photo : Akakir)

Depuis mes précédents articles, je n’ai cessé de taper sans aucune pitié sur la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à son propre poste de président de la République. Plutôt qu’un sprint en fauteuil roulant, ce dernier a préféré organiser un marathon de partisans à son profit. J’ai eu tort. Ces dernières semaines m’ont ouvert les yeux quant à la candidature du président Bouteflika, car il est bien le seul à pouvoir gérer notre pays, de sa main (droite) de fer ! (La gauche étant un peu plus molle). De nombreux partisans et représentants du président, du simple civil à son directeur de campagne (notre cher ex-chef du gouvernement Abdelmalek Sellal) m’ont finalement convaincu de voter Bouteflika aux élections du 17 avril …enfin… si le consulat se décide à envoyer ma carte d’électeur. Si c’est le cas, je penserai à toutes ces choses que Bouteflika a fait pour l’Algérie et que je n’ai cessé d’entendre ces dernières semaines.

Grâce à lui , je bois du café : 

Depuis quelques années, le consommateur algérien a pu observer une explosion des marques de café sur le marché. Nizière, Bonal, Facto, Mani, Famico et j’en passe, remplissent désormais les étals des supermarchés et épiciers de quartier. Etant une petite nature, mes expériences avec ces cafés m’ont généralement valu des palpitations et des nausées sévères. Par précaution, de nombreux cafés préfèrent servir à leurs clients du café « Lavazza » (donc italien) plutôt que le bon vieux tord-boyaux local. Mais les « qahwaji » restent toujours fidèles au local en servant le bon vieux « café press » à leur clientèle aussi viril que le gout du café qu’ils boivent. Cependant, je ne m’étais jamais posé la question sur cette large gamme de cafés qui se répandait en Algérie, pensant que le café était aux Algériens ce que le riz est pour les Chinois, un point c’est tout.

Mais voici qu’une mystérieuse supportrice de Bouteflika est invitée sur un plateau télévisé pour vanter les mérites de son grabataire. Son argument de choc : « C’est grâce à lui que nous buvons du café ». Enfin, elle ne l’a pas vraiment dit comme ça, disons que je m’en tiens à une simple reformulation de son argument qui était le suivant :

 « Avant, on ne trouvait même pas un seul endroit où prendre un café. Aujourd’hui ,en rentrant dans nos grandes surfaces, on se croirait en France ou aux Etats-Unis. Tout est disponible. Et c’est grâce à qui ? C’est grâce à cet homme : Bouteflika ! « 

Je ne vais pas m’attarder à faire la comparaison entre un supermarché algérien et un supermarché américain. Pour la conclusion si vous voulez toucher un algérien au coeur, parlez-lui de café !

C’est Allah qui l’a choisi 

Dans la catégorie des meilleurs partisans de Bouteflika, j’appelle « le visionnaire ». Encore un autre invité d’une émission de la chaîne publique (si dévouée à la neutralité de l’information ) qui déclare : « Dieu a donné le pouvoir au président Bouteflika pendant quinze ans, vous êtes contre Allah ?  » . Et c’est ainsi qu’Allah fit une révélation à Abdelaziz Bouteflika un jour d’avril 1999 « Mon petit , je te donne le pouvoir, durant quinze ans tu régneras sur l’Algérie, tu sortiras ce pays de la médiocrité, gagneras le second mandat à 84,99 % des voix parce que 85 %, ça fait moins crédible. Tu useras d’intelligence pour modifier la Constitution et mettre fin à la limitation des deux mandats. »

Voilà qu’on élève Bouteflika au statut de prophète. Mais si Allah lui a donné le pouvoir pendant toutes ces années, va-t-il lui donner l’immortalité ?

Parce que Cheb Khaled peut boire du whisky avec ses amis 

Après Allah et le café, Cheb Khaled est probablement le 3e plus grand centre d’intérêt des Algériens. Ambassadeur musical de l’Algérie à travers le monde entier, adulé par les pays arabes, à un tel point que le Maroc lui a offert un passeport. Qui de mieux placé pour parler de Bouteflika ? Un artiste résidant en France, puis au Maroc et qui  grâce à Bouteflika effectue des séjours au bled un peu plus « agréables » en allant boire un whisky avec un ami dans un grand hôtel. Un luxe que beaucoup d’Algériens ne peuvent se payer !

Parce que les moustiques du « printemps arabe » ne nous ont pas atteints

Depuis le début de la campagne du président Bouteflika, Abdelmalek Sellal ne cesse de nous régaler avec ses « sellaliates », friandises humoristiques que je ne saurais compter tellement elles sont nombreuses. La dernière en date, celle du « moustique », ou devrais-je dire, le « printemps arabe ». Car c’est ainsi qu’il nomme le « printemps arabe », à qui le président Bouteflika aurait « fermé la porte ». Toutefois, il tient à signaler que si le moustique tentait d’entrer par la fenêtre, « nous, nous avons du Moubid* pour les exterminer! » .

Tout est dit, les moustiques du « printemps arabe » n’auront qu’à bien se tenir !

Parce qu’il s’adresse toujours directement au peuple (ironie)

Depuis son retour en Algérie après son AVC contracté en avril dernier, Bouteflika est très rarement apparu sur la sphère médiatique. Voire jamais. A l’exception de quelques apparitions télévisées muettes dans lesquelles on le voyait toujours confortablement installé dans son fauteuil et accueillant tel ou tel diplomate, ministre ou membre de son gouvernement. Alors que les autres candidats à la présidentielle sont déjà à l’assaut des wilayas du pays pour leur campagne, Bouteflika est le grand absent de sa propre campagne. Sa présence lors de cette campagne se limite au dépôt de son dossier de candidature au Conseil constitutionnel. Une première dans l’histoire des campagnes présidentielles. Toujours est-il qu’il aime bien continuer dans la mascarade électorale dans laquelle il est devenu le maître. A défaut d’un discours au peuple, il s’est contenté d’écrire ou de dicter, peu importe, cette longue et interminable lettre. Une révolution dans la politique, la présidence épistolaire ! 

Grâce à lui, les médias télévisés sont enfin libres !

Depuis quelques années, le visage télévisuel algérien a vu la multiplication de chaînes en tous genres, pour la plupart d’information généraliste à la BFM TV ou CNN. Version algérienne bien entendu. En Algérie, nous avons une version bien spéciale de la liberté d’information. Prenons l’exemple parfait : Ennahar TV versus Atlas TV.

Ennahar TV diffuse régulièrement des reportages en soutien à Bouteflika, à l’exemple d’un micro-trottoir tourné au centre d’Alger, où les passants tenaient tous des propos des plus élogieux à l’égard de Bouteflika. A l’exemple d’une concitoyenne qui se réjouissait du fait qu’il avait donné du travail aux jeunes (d’où les nombreuses manifestations de chômeurs), qu’il avait créé le métro (le projet a été lancé il y a plus de 20 ans, Bouteflika n’était même pas élu) et « le tramouway », oui on le prononce comme ça chez nous. Sur cette chaîne , vous verrez les opposants au 4e mandat diabolisés, considérés comme des traîtres à la patrie. A l’opposé, Atlas TV est une des rares chaînes locales ayant diffusé les images des manifestations du mouvement BARAKAT contre le 4e mandat, et montrant de manière explicite certains manifestants se faire jeter dans des fourgons de police. Mais bon, ça, c’était avant le 12 mars, date où les autorités ont décidé la fermeture de la chaîne. La police s’en est donné à coeur joie : perquisition des locaux et saisie de matériel. La chaîne a cessé d’émettre depuis.

Pour finir sur la neutralité de l’information , la journaliste Farida Belkacem en est l’exemple le plus incroyable. Alors qu’elle présente une émission politique sur la chaîne publique , elle pose comme question de fin à ses invités « Si vous aviez le choix entre l’Algérie et la démocratie , que choisiriez-vous ? « . Elle a le mérite d’être franche, entre démocratie et Algérie, il faut choisir !

En bref , je voterai pour Bouteflika parce que je suis une « vraie » Algérienne, celle décrite par les vendus du système. J’aime le café qui me noircit les dents. Je n’aime pas contrarier Allah même si je me permets un petit whisky de temps en temps. Et pour finir, j’aime me déplacer dans la capitale en métro pour entendre la douce voix des speakers me dire « Prouchaine statian : Place du 1er Mai ». En bref, je suis une utopie algérienne.

 

Si certains continuent à hésiter quant à leur choix de vote, je les invite à visionner cette nouvelle vidéo de soutien à Bouteflika. Après le célèbre titre d’USA for Africa « We are the world », voici « Notre serment pour l’Algérie ».

Comme vous l’avez vu Bouteflika est devenu une cause humanitaire. Alors, faisons-lui don de ce 4e mandat !

 

Moubid : marque de spray antimoustiques 


The Grand Mouradia Hotel

Nous voilà donc à bientôt un mois de la présidentielle algérienne. Dans mon précédent article, je parlais de l’éventualité d’une quatrième candidature pour le président Abdelaziz Bouteflika alors qu’il était retourné dans sa résidence favorite du Val-de-Grâce pour une « visite de routine ». Les choses ont bien évolué depuis, quoique je préfère encore l’usage du mot dégradation qu’évolution, car peut-on parler d’évolution lorsqu’un vieillard de 76 ans décide de se présenter pour un 4e mandat alors qu’il parlait de laisser la place aux jeunes. Les prochains événements que je vais conter ici nécessitent un esprit très ouvert à l’incohérence et au monde de l’imaginaire. C’est effectivement le cas de cette élection  que j’apparente aux scénarios loufoques du désormais célèbre Wes Anderson, et plus particulièrement son dernier film à succès The Grand Budapest Hotel. Alors , pour respecter la structure du film, voici comment se présente l’histoire du Grand Mouradia* Hotel.

PART I : l’appel d’Oran 

Depuis quelques temps, le peuple algérien commençait à oublier l’existence de son président qui n’apparaissait qu’à de rares occasions. Vêtu de son teint blafard et malade , tentant de cacher son bras gauche immobile et de bafouiller quelques mots qui avaient été mis sous silence par notre chaîne de télévision nationale si dévouée à la liberté de l’information. Son éthique journalistique n’avait pas déplu à ses voisins français du Petit Journal (Canal +) qui a été le premier à montrer par A+B que les images du président avaient été montées et répétées plusieurs fois. Dans ce contexte d’élection présidentielle, les voix des candidats retentissaient de toutes parts, chacun prêchant pour la paroisse de la jeune génération et de l’essor algérien. Dans cet immense brouhaha, on ne percevait que le silence du président Bouteflika dont tout le monde attendait un mot sur une candidature prochaine. Et c’est alors que retentit l’appel de Abdelmalek Sellal, chef du gouvernement algérien. C’est depuis Oran  que le grand maître des Fakakir a annoncé la candidature de Bouteflika. Le président aurait peut-être dû annuler sa précédente représentation théâtrale avec Jean-Marc Ayrault, cela lui aurait donné plus de force pour s’adresser directement au peuple quant à sa candidature.

PART 2 : la fuite des courageux

Cette élection algérienne aura été marquée par une grande pluralité de candidats, peut- être même un peu trop lorsqu’on sait qu’une centaine de personnes ont retiré le formulaire de candidature. Parmi les candidats crédibles nous avons pu revoir des habitués comme Ali Benflis ou Louisa Hannoune, mais cette élection a aussi été faite de personnalités surprises à l’instar de l’écrivain Yasmina Khadra ; Rachid Nekkaz, l’immigré qui revenait à  » ses racines  » ou encore Soufiane Djillali , vétérinaire de formation qui avait décidé de discipliner le zoo qu’est devenu le pouvoir algérien. Parmi ces nominés à la présidence algérienne, certains ont décidé d’abandonner la course avant le top de départ à l’image de Soufiane Djillali, Ahmed Benbitour ou encore l’ex-général Mohand Yala qui se sont retirés de l’aventure à la suite de la candidature de Bouteflika. Leur raison commune : ne pas être un acteur de la mascarade électorale. A la suite du dépôt des dossiers de candidatures, le Conseil constitutionnel a publié une liste de 10 candidats officiels sur laquelle figurent entre autres Ali Benflis, Louisa Hanoune, ou encore Moussa Touati qui ne se présentent pas pour la première fois. Pour la petite histoire, j’ai découvert un bureau de vote en 1999 , j’avais alors 6 ans et j’accompagnais ma grand-mère pour aller voter. Bouteflika a été élu. 15 ans plus tard, rien n’a changé. Même président, mêmes candidats. J’appelle ça, l’effet « vélo d’appartement » , vous pédalez, vous vous fatiguez, mais au final le vélo n’avance jamais.

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PART 3 : « Barakat ! » ou comment manifester est devenu antidémocratique

Avant tout , rappelons le contexte de la candidature en toute objectivité. Bouteflika, 76 ans , victime d’un AVC au mois d’avril dernier, hospitalisé en France pendant plusieurs mois. Cet homme se représente pour un 4e mandat. Maintenant, revoyons cette configuration avec le regard d’un Algérien. Bouteflika, 76 ans et président depuis 15 ans d’un pays dont la population compte 70 % de jeunes. Victime d’un AVC au mois d’avril dernier , il se fait hospitaliser à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce aux frais du contribuable. Ce contribuable ne peut compter chez lui que sur des hôpitaux miteux. Il se contentera de prier pour ne pas avoir de cancer, car l’attente pour une chimiothérapie est de deux ans minimum . Donc, Bouteflika se représente pour un 4e mandat , alors qu’il s’était octroyé un 3e mandat en modifiant la Constitution pour annuler la limite des mandats. Face à ce raisonnement , un mouvement de contestation a commencé à éclore , « Barakat » , en arabe , cela signifie « ça suffit ! « . Un mot simple et assez fort pour dire stop aux mandats illimités, au régime d’un système corrompu, et ramenant à la surface tous les douloureux problèmes quotidiens de l’Algérie. La première manifestation réprimée a lieu le 1er mars devant la Fac centrale d’Alger. Et quand je dis réprimée, je parle d’un quota de 4 policiers par manifestant, de nombreuses arrestations, souvent arbitraires. Au final , on ne distingue que le bleu foncé des uniformes policiers dans ce soulèvement populaire encore modeste.

Le même jour, notre cher Amara Benyounes (secrétaire du Mouvement populaire algérien) léchait les bottes de … pardon… tenait un discours de soutien au 4e mandat de Bouteflika. Le célèbre auteur de la citation très philosophique « C’est avec sa tête qu’il gère le pays et pas ses pieds » n’a pas tardé à fustiger les opposants au 4e mandat, déclarant que ces manifestations étaient « antidémocratiques » et que « Hamdoullah » ils n’étaient que 12 ou 13 à manifester. On va lui pardonner ses lacunes en maths !

Contrairement aux sages paroles d’Amara Benyounes, le mouvement ne se réduit pas à quelques chiens qui aboient. Le mouvement Barakat commence lentement, mais surement son avancée dans la contestation avec des représentations dans différentes wilayas  et la création de sa plateforme politique. Bien entendu, les médias ne parleront pas de « printemps arabe », mais de sortie d’une léthargie collective entretenue par le pouvoir en place.

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PART 4 : The walking dead

Dans toute élection qui se veut « démocratique » , chaque candidat doit présenter au Conseil constitutionnel un dossier contenant des signatures de citoyens et/ou d’élus. Plus précisément 60 000 signatures de citoyens ou 600 signatures d’élus. Le tout doit être déposé avant le 4 mars dernier délai. Concernant Bouteflika, nous n’avions aucun doute qu’il battrait ses concurrents haut la main (la droite de préférence, sachant que la gauche est quelque peu défaillante). Mais pour cette candidature, Bouteflika a voulu jouer la folie des grandeurs … peut-être comme un clap de fin ? (attention je ne souhaite la mort de personne). Alors que la plupart des candidats ont obtenu un score à la limite du correct, voilà que le mort-vivant confortablement installé dans son corbillard présidentiel est venu déposer « personnellement » son dossier de candidature, suivi de son cortège de fourgons transportant les …4 millions de signatures.

https://www.youtube.com/watch?v=KO-Ip07HRSk

Je vous épargne la description du spectacle qui s’en est suivi. Parfois les images suffisent.

https://www.youtube.com/watch?v=d4Z1vDAXd14

Pour la traduction « Je suis venue vous saluer , et je viens déposer mon dossier de candidature  »

PART 5 : le mystère Nekkaz

Si je devais parler de cette élection comme d’un film, je dirais que cette partie est de loin ma préférée. Celle qui me fait tomber de mon siège de cinéma. Et qui me vaudrait de nombreux « chut » dans la salle. Alors que de nombreux candidats étaient venus déposer leurs signatures à Mourad Medelci , président du Conseil constitutionnel, Rachid Nekkaz patiente tranquillement dans une des salles du siège constitutionnel. Il a même eu le temps de faire un petit selfie #dépôtdecandidatures pour l’occasion.

nekkaz

Ce qu’il attendait, c’était ses 62 000 signatures que son frère devait lui apporter. Mais à 22 heures, Rachid Nekkaz attend toujours, la voiture n’est toujours pas là, ses signatures non plus. Coup de théâtre, le délai expire et Rachid Nekkaz a perdu sa candidature, ses signatures, son frère et la voiture qui transportait tout ça. Connaissant le passif de Rachid Nekkaz, il est difficile de croire à la disparition mystérieuse de ces signatures. Mais chacun voit midi à sa porte ! Toujours est-il qu’au lieu de faire profil bas, Rachid Nekkaz s’est empressé de donner une conférence de presse devant la Grande Poste d’Alger, soutenu par une centaine de citoyens. L’ancien business-man français a annoncé qu’il voulait que le Conseil constitutionnel le déclare comme candidat. Voyons Mr Nekkaz , à peine vous êtes-vous détaché de votre nationalité française vous souhaitez déjà faire des arrangements à l’algérienne ?

PART 6 : et maintenant ?

Le temps presse , nous sommes à un mois de l’élection. Va-t-on assister encore une fois à une victoire du président Bouteflika avec au minimum 70 % de votes ? Doit-on espérer un coup de théâtre? Oui, mais qui en sera l’acteur principal ? L’armée ou le peuple?

Pour l’heure , chacun mène sa bataille. Bouteflika dispose d’une grande armée de larbins qui viendront chanter jusqu’au 17 avril la douce sérénade de la stabilité et de la démocratie. Du côté du peuple, Barakat redescendra dans la rue le 15 mars pour exprimer son refus du 4e mandat. Cette date sera assez particulière puisque l’appel à manifester a été lancé par Djamila Bouhired, moudjahida historique qui a participé à la libération de l’Algérie du colonialisme et qui reprend son combat pour libérer à nouveau l’Algérie. La libérer du système corrompu et clanique dirigé depuis 15 ans par Abdelaziz Bouteflika .

Comme il faut rester dans le registre cinématographique, je vous laisse sur ce générique de fin. Pour la petite histoire, la musique utilisée est également le générique d’une émission française, un peu cucul la praline « 4 mariages pour une lune de miel ». Le titre est sûrement une inspiration pour Bouteflika qui devrait rebaptiser cette campagne « 1 candidat pour 4 mandats ».

https://www.youtube.com/watch?v=vwOyeS5U6T0

*Mouradia : Nom du palais présidentiel algérien

*Fakakir : Lors d’un discours , le premier ministre Abdelmalek Sellal a utilisé le mot « Fakakir » en arabe pour dire « les pauvres » , alors que cela se dit « Foukara ». Cette erreur est devenue l’emblème de Sellal pour les Algériens.


Bouteflika de retour au bercail …

 

Abdelaziz Bouteflika , notre « encore président à tous » , est dans un bien mauvais état , pire que celui que Le Petit Journal nous avait montré. Et oui, Bouteflika est de retour dans son humble demeure , non pas celle du palais présidentiel d’El-Mouradia, mais je veux parler de celle du Val-de-Grâce , hôpital militaire dont il est devenu un adhérent privilégié au point d’en avoir peut être une carte membre et une chambre à son nom …qui sait.

Les nouvelles ne sont pas bonnes pour nous , pauvres Fakakir* que nous sommes . Le président est retourné lundi à l’hôpital parisien pour « un contrôle de routine ». Il est vrai qu’une visite après un AVC est toute aussi anodine qu’une visite pour une grippe. Si les autorités affirment que son état s’améliore, la crédibilité et véracité des ces affirmations restent à prouver. Les médias et de nombreux membres de l’opposition redoutent un nouveau scénario mensonger de la part du gouvernement , comme celui d’avril dernier où nous pensions qu’il s’agissait d’un infime souci de santé et qu’il reviendrait une semaine plus tard. Il revint trois mois plus tard.

Non pas que cela nous dérange que Bouteflika veuille s’imprégner quelque temps de l’air frais de la capitale aux frais du contribuable , mais nous aimerions bien savoir si l’élection présidentielle aura bien lieu , ou non .

Et oui, il y a un petit hic (il y en a toujours un ), car si l’on se tient scrupuleusement au code électoral, le président devrait convoquer le corps électoral avant le 19 janvier. Soit dans trois  jours.

Mais il y a un autre hic, le président pourrait reporter cette convocation en « cas de force majeure ».

Bouteflika serait-il en train de devenir son propre alibi pour retarder cette élection ?

Attention, je ne souhaite la mort de personne, mais sur la scène politique, seul le FLN (Front de libération nationale) continue de clamer la candidature du président pour un 4e mandat dans une arène vide. Si Bouteflika se résout à ne pas se présenter, alors il ferait le choix de terminer sa vie dans l’ombre. Et de mourir comme un simple « ancien président ». Bien entendu, il aura droit comme ses prédécesseurs Ahmed Ben Bella et Chadli Benjedid à sa petite semaine de deuil national. Mais rien n’égalerait des obsèques nationales « du président défunt ».

Mais je m’égare trop dans l’avenir. Un avenir incertain. Encore une fois , les Algériens s’accrochent à l’avenir du président …qui est un peu leur avenir à eux aussi.

 

*Fakakir : terme utilisé par le premier ministre Abdelmalek Sellal pour désigner les pauvres. Ce terme a fait polémique dans l’opinion, sachant qu’en arabe « pauvres » se dit « foukara » et non pas fakakir.


Adieu à toi , l’enfant béni de l’Afrique.


221R

Aujourd’hui , l’humanité perd un de ses enfants les plus chères. Comment ne pas parlerde Madiba en ce jour ? Ceci ne sera qu’un article parmi tant d’autres mais nous nous devons de rendre un hommage à la hauteur de l’homme que fût Nelson Mandela même si cet hommage ne pourra jamais égaler sa grandeur.

Le bouillonnement des médias et des réseaux sociaux en dit long , peut être en faisons nous trop. Mais cet « excès » bienfaiteur ne fait que nous ramener à une triste réalité de notre histoire . Connaîtrons nous encore de grands hommes comme Mandela , Ghandi , ou Martin Luther King ,  de ceux qui ont fait rayonner la paix dans le monde et qui nous donneront encore cet espoir d’atteindre la paix ultime ?

 

Chacun de nous est marqué par l’histoire de cet homme. Personnellement , je retiendrai de lui mon premier article publié à El Watan , à la suite de son hospitalisation. Les journaux ont cette anticipation morbide mais essentiel à devoir préparer un article dans le cas où il décéderait. Pour mon article , ce ne fut pas le cas , mais nous étions à une période où chaque jeudi (jour de bouclage) nous apportait de nouvelles informations concernant une dégradation de son état de santé. De Juin à Décembre , il aura parcouru un long chemin vers la liberté , la sienne.

Nous connaissons à peu prés tous quelques pans de son histoire. Son emprisonnement , sa cellule à Robben Island mais surtout sa lutte contre l’apartheid , qui a donné lieu à la bien-nommée « nation arc-en-ciel ».

 

« Algeria made a man out of me »

Mandela a eu une histoire d’amour et d’amitié avec l’Algérie. Un lien que les Algériens garderont à jamais avec lui.

En 1961 , un an avant l’indépendance de l’Algérie , Nelson Mandela reçoit une formation militaire au sein de l’ALN (armée de libération nationale) où il se lie d’amitié avec Chawki Mostefai (alors représentant du gouvernement provisaire algérien.) , et Ahmed Ben Bella.

En 1990 , après sa libération , il revient en Algérie où il prononce cette phrase chère aux Algériens « Algeria made a man out of me ».

Entre temps , l’Algérie n’a cessé de former des officiers de l’ANC (african national congress) pour libérer l’Afrique du Sud du joug ségrégationniste. Parallèlement , une lutte diplomatique acharnée fut menée contre l’Apartheid en excluant l’Afrique du Sud de l’ONU en 1974 , alors que l’Algérie représentée par un certain Abdelaziz Bouteflika présidait la séance plénière.

 

Alors , en tant qu’algérienne , africaine et citoyenne du monde , je te promets Mandela , de finir « Un long chemin vers la liberté » , d’admirer tes multiples chemises bariolées , et de continuer chaque jour de donner une chance à la paix.

 


Algérie-Burkina Faso: dernière ligne droite pour le Brésil

La pression monte , plus que quarante cinq minutes avant le coup d’envoi du match qualificatif qui déterminera qui sera l’heureux gagnant du billet pour le mondial de football au Brésil. L’enjeu est de taille pour le peuple algérien pour qui une éventuelle victoire sera l’occasion de retrouver l’euphorie et l’union suscitée par le pouvoir exceptionnel du football dans le pays. Pour vivre l’événement, suivez mon direct sur Storify avec les derniers commentaires , photos et vidéos des supporters !

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